Le cas BlackBerry : de la gloire a la chute

BlackBerry a révolutionné le monde des télécommunications en proposant un produit innovant. Du premier téléphone avec une messagerie électronique intégrée aux smartphones actuels, cette entreprise canadienne a su conquérir et fidéliser son marché. Malheureusement, elle n’a pas réussi à maintenir sa position face à l’évolution technologique rapide et la concurrence marquée par les géants comme Apple et Samsung. Ainsi, on assistera au déclin progressif du leader en télécommunications vers la disparition presque complète de la marque sur ce marché.

Les débuts prometteurs

Dès sa création en 1984, la société BlackBerry se spécialise dans les systèmes de communication sans fil. Avec son invention du premier téléphone portable à clavier, celle-ci connaît un succès fulgurant auprès des professionnels dont les besoins alternent entre une accessibilité rapide et permanente à leurs courriels, ainsi qu’une communication aisée et efficace. Les appareils BlackBerry se distinguent également par leur sécurité accrue qui séduit une large clientèle soucieuse de protéger leurs données confidentielles.

La concurrence s’intensifie

Face au succès croissant des téléphones mobiles et notamment à celui de l’iPhone, BlackBerry décide d’innover en intégrant en 2009 un écran tactile. Bien que l’appareil semble être apprécié par ses clients fidèles, il convient moins aux larges publics qui privilégient les plateformes telles que l’App Store d’Apple. Les consommateurs semblent également délaisser le clavier physique pour la fonction tactile.

La bataille des systèmes d’exploitation

Au cours des années 2000, la guerre des télécommunications fait rage entre les géants du marché : Apple et Samsung. Ces deux-là proposent des systèmes d’exploitation qui connaissent un succès important auprès des consommateurs, à savoir iOS et Android. Quant à BlackBerry, son système est devenu obsolète face aux évolutions technologiques des plateformes concurrentes. En effet, alors qu’iOS et Android attirent un grand nombre d’applications, BlackBerry OS peine à convaincre les développeurs d’y proposer leurs produits.

L’effet domino du déclin

En 2011, l’introduction de nouveaux modèles de smartphones BlackBerry tente de séduire de nouveau les clients mais ces derniers rencontrent des difficultés sur le marché. L’écart entre ses produits et ceux de ses pricipaux concurrents se creuse davantage : diminished batterylife, moins de fonctionnalités, ergonomie maladroite, etc.

Mauvaises décisions stratégiques

En plus de perdre ses parts de marché face à la concurrence, BlackBerry souffre également de mauvaises décisions internes. La firme a été critiquée pour sa gouvernance inadaptée face aux défis du marché avec une structure bicéphale instaurant deux dirigeants. En outre, ses tentatives d’innovation pour se lancer dans les marchés de la tablette et du BBM Music sont essentiellement vaines. Ces choix désastreux ont contribué à accentuer la chute de la firme.

Le passage au logiciel

Afin d’endiguer son déclin, BlackBerry tente un revirement stratégique en abandonnant sa principale activité. Désormais centrée sur le développement de logiciels pour mobiles, l’entreprise cherche à commercialiser des solutions en matière de cybersécurité et gestion de flottes mobiles. En 2016, elle officialise son retrait du marché du matériel en confiant l’exploitation de sa marque à trois partenaires asiatiques dans le cadre d’une licence exclusive.

Succès mitigé

Ce virage vers le logiciel semble porter ses fruits avec, par exemple, l’utilisation du système QNX de BlackBerry pour piloter les véhicules semi-autonomes. Cependant, il faut reconnaître que cette initiative reste limitée car ses concurrents restent nombreux et farouchement agressifs. Ainsi, même si une partie de l’activité subsiste grâce aux divers partenariats initiés, BlackBerry n’est plus vraiment maître de son destin.

Une image ternie

Finalement, la montée en puissance des concurrents, mais surtout les erreurs internes auront eu raison de BlackBerry dont la réputation s’érode peu à peu. Les consommateurs ne se retrouvent plus dans cette marque qui semble avoir perdu définitivement son âme d’inventeur innovant avec une qualité reconnue, faisant ainsi place aux géants que sont Apple et Samsung.